Ramilies 1706
Ce samedi, c'était une grande première : une tentative de grosse bataille à Black Powder. Pour ce faire Yotu et moi avons mis en commun nos ressources pour revisiter la bataille de Ramilies en 1706.
Nous étions 4 joueurs pour l'occasion se répartissant en 2 armées d'une douzaine de brigades chacune. Soit environ 3000 pts d'armée selon le livre de règles. C'est la plus grande bataille qu'on ai joué avec pas loin de mille figurines sur la table.
Je réquisitionnai donc mon salon pour y implanter 4m de table et c'est parti !
Pour ceux qui préfèrent, voici une version PDF : https://www.dropbox.com/s/7vgxtcqc8zvift8/Ramilies%201706.pdf?dl=0
Ordres de bataille :
Déploiement
Nous nous sommes répartis les armées. Yotu ayant envie de jouer les français, je prenais donc la tête des anglo-alliés avec Jérémie tandis que Benoît rejoignait Yotu.
Pour le déploiement nous avons fait différemment. La majorité des joueurs préférant un déploiement personnalisé plutôt qu'historique, j'ai proposé deux cartes plastifiées permettant de gribouiller au feutre effaçable. Nous nous sommes donc isolés dans deux pièces séparées et avons établi notre déploiement et notre plan de bataille.
la petite carte plastifiée rudimentaire fournie aux participants
Conditions de Victoire
La victoire était obtenue de deux manières :
- victoire totale selon les règles de Black Powder (dérouter plus de la moitié des brigades ennemies)
- victoire mineure : si à la fin des tours impartis il n'y a pas de victoire totale on compte les points de victoire comme suit :
• 2 pts par brigade en déroute
• 1 pt par commandant tué ou capturé (pas en fuite)
• 2 pt pour le général en chef
• 4 pts par village situé dans la moitié de table adverse (ceux de sa moitié de table ne rapportent rien, histoire de forcer à bouger)
La partie durait 6 tours, avec un septième tour sur 4+.
Plan de bataille Anglo-allié
Le terrain ne nous arrangeait guère. Un tiers du champ de bataille était cerclé par une rivière et sanctuarisait les villages d'Offus et Autre Eglise. De notre côté nous avions cependant seulement deux villages (donc moins à défendre) et les possibilités de prendre des points nous était plus "simples" (pour autant qu'il soit simple de prendre d'assaut des bâtiments)
Nous avons rapidement abandonné l'idée d'attaquer Offus et Autre-Eglise d'autant que nos principales forces par rapport aux français était la puissance de feu et la supériorité en artillerie. Nous avons donc placé là bas une force réduite de 4 brigades principalement pour défendre le village de Foulx et pour contrer les contre attaques sur notre flanc. Jérémie prenait donc le commandement de ce "bouclier" constitué de deux divisions d'infanterie (Holstein et Dedem) et de deux de cavalerie (Hompesh et Cirksenia)
Nous avons placé nos meilleures troupes sur la gauche dans l'espoir de prendre Taviers (et de conserver Franquenée) : soit les divisions Orkney et Tilly. Mais le Marteau principal nous l'avons mis au centre : les deux grosses divisions Spaar et Oxenstierna encadrées des brigades britanniques Mac Cartney (à gauche)et Meredith (à droite) et la cavalerie de Wurtemberg en troisième ligne. Pour compléter ce dispositif nous déployions deux batteries de canons en appui du centre et du flanc gauche.
Le plan était de frapper fort au centre en direction de Ramilies, de prendre le village et d'étouffer ensuite l'une ou les deux moitiés de l'armée française.
Plan de bataille Français
Tel qu'il nous a été rapporté par nos adversaires, leur plan consistait à transformer Offus et Autre Eglise en forteresses (ils y ont déployé presque un tiers de leur armée) en utilisant la rivière et en bombardant Foulx pour ensuite le prendre d'assaut. C'est Benoit qui devait se charger de cela. Yotu avec des troupes réduites devait, lui, tenir au centre (3 divisions de cavaleries y étaient massées) et un contingent devait tenir Taviers (voire tenter de prendre Franquenée). C'était donc un plan assez défensif dans l'ensemble puisque la seule offensive prévue était celle sur Foulx.
La Bataille
Les Alliés commençaient. Je faisais donc avancer rapidement la ligne de bataille centrale vers la cavalerie ennemie. Jérémie restait en place tandis que le reste de l'armée refusa de bouger.
les hollandais avancent vers Ramilies
Côté français l'avance fut lente également excepté une tentative de charge de la cavalerie française au centre sur mes lignes qui échoua et mis les cavaliers dans une fâcheuse posture juste devant moi.
la cavalerie française prend la sauce
Dans la foulée j'ouvrais donc le feu avec le renfort d'un canon de 3 livres et je secouais le premier régiment de cavalerie et faisait fuir les hussards de Verseilles. A gauche mes anglais commençaient un duel de tir avec les brigades Grimaldi et D'Antin mais je ne poussais pas outre mesure, ne me sentant pas assez fort pour lancer directement la cavalerie de Tilly sur les lignes françaises. A gauche Jérémie organisait la défense, il plaça ses troupes le long de la rivière avec un appui d'artillerie et fit feu sur les colonnes de Biron et de D'Artagnan et obtint des résultats intéressants.
Les français ripostèrent à leur tour causant des dégâts (notamment sur les gardes britanniques !) mais sans résultat notables à l'exception du régiment prussien "Prinz Von Preussen", avancé, qui fut effacé de la carte sous un feu nourri. Yotu fit charger ses dragons du roi sur la ligne de Spaar et parvint à percer détruisant le régiment Heuckelom et faisant dérouter le régiment Nassau en soutien.
Le régiment Prinz Von Preussen en légère difficulté
Je réagit immédiatement en faisant donner la seconde ligne (la brigade Oxenstierna) et par des feux concentrés nous déroutions la brigade de cavalerie de Rohan-Chabot tandis qu'à côté le reste des bataillons de Spaar et la brigade Mac Cartney désorganisaient les cavaleries d'Egmont et de Guiscard. A gauche les français étaient avancés en force et je fit marcher mes troupes droit sur eux en leur donnant le renfort de deux régiments de dragons sur leurs ailes. Avec l'appui de la batterie nous fîmes suffisamment de dégâts pour forcer Yotu à reculer ses troupes.
duel de tirs sur la gauche
Près de Foulx les français avaient mis en place 3 pièces d'artillerie et bombardaient le village où les troupes de Holstein étaient retranchées. Des incendies commencèrent à apparaître. Dans le même temps la masse des brigades Biron, Surville, Birkenfeld, D'Artagnan et Lede avançaient vers la rivière derrière laquelle les troupes d'Holstein et Dedem s'étaient positionnées pour les arrêter.
les français se massent derrière la rivière
Le front se stabilise durant un tour et des échanges de tirs non décisifs se font. Au centre la puissance de feu anglaise fait son effet sur la brigade Villeroi (fils) qui subit de lourdes pertes. et la brigade de cavalerie Egmont reste désorganisée, empêchant toute charge.
A gauche cependant, cette guerre d'attrition ne me plaisait pas trop et je cherche à débloquer la situation, d'autant que plusieurs régiments ennemis sont secoués ou durement éprouvés. Le problème c'est que je suis en infériorité numérique et que la division Orkney peut craquer rapidement mine de rien. Je demande donc au général Tilly de déclencher une charge pour débloquer la situation. un seul régiment parvient à atteindre les lignes ennemis et déroute l'un des régiments espagnols de D'Antin puis effectue une percée victorieuse sur le régiment situé derrière sans parvenir à le dérouter. Malheureusement, isolé au milieu de l'ennemi le régiment de courageux hollandais finit rapidement décimé par les tirs de riposte. ils ont cependant bien affaibli la ligne ennemie puisque les français font encore reculer leur dispositif.
charge courageuse mais non décisive des hollandais
Sentant bien que le centre peut leur échapper les français commencent à masser des troupes le long du bords de la rivière (notamment les gardes françaises et gardes suisses), menaçant le flanc de notre "marteau". Je déployais donc la brigade Meredith en protection.
Au centre ça sentait plutôt bon pour nous, la puissance de feu supérieure de nos troupes finit par avoir raison des régiments Isenghien et La Marck causant la déroute de la brigade Villeroi (Fils) et nous ouvrant les portes de Ramilies.
Villeroi et ses troupes se font la malle
Dans un dernier sursaut pour défendre le village la cavalerie française de Guiscard tente une charge comme elle le peut. Les cuirassiers du roi parviennent à culbuter la première ligne alliée et à mettre définitivement en déroute la brigade Spaar. Mais secoués, ils échouent à renverser la deuxième ligne d'Oxenstierna. Pris dans les feux croisés de cette dernière et du régiment Farrington (de la brigade Meredith que j'ai dépêché pour contrer la menace), les cavaliers français sont décimés et le reste de la brigade part en déroute. Je profite immédiatement de l'ouverture pour faire investir Ramilies par les troupes hollandaises d'Oxenstierna et je replace Meredith en ligne face à la rivière pour stopper toute contre-attaque. venant de Benoît
Les hollandais d'Oxenstierna investissent Ramilies
la brigade Meredith se place en protection
Il était temps car à droite la situation se complique. Le feu des brigades Biron et d'Artagnan arrive à bout de la division Holstein qui doit évacuer le village de Foulx sous un feu d'artillerie nourrit qui provoque des incendies partout. Le village n'est plus qu'une ruine indéfendable. Les troupes de Dedem tiennent toujours la partie ouest du village mais elles sont en nette infériorité et soumise à une pression croissante. Mais Jérémie aura fait mieux que résister et a vendu chèrement sa peau puisqu'il déroute la division Lede en retour. Ceci s'avérera décisif à la fin.
La brigade holstein en déroute évacue le village de Foulx alors que le régiment de Picardie se prépare à donner l'assaut
Yotu décide de protéger Taviers au maximum. Il lance une charge de cavalerie générale de la brigade Egmont contre les troupes de Mac Cartney, mais l'un des régiments de dragons subit un fiasco et part dans la direction opposée. Les cuirassiers étant toujours désorganisés et secoués par les tirs, seuls deux régiments de cavalerie parviennent au contact. Le premier contre les Highlanders du régiment Stringers et le second contre l'artillerie de Mac Cartney. Contre toute attente la cavalerie de ligne ne cause aucun dégâts aux écossais qui les taillent en pièce en retour (3 blessures !), la cavalerie fuit en déroute. L'autre régiment, des dragons, ont eux plus de succès et détruisent les canons avant de percer sur le flanc des prussiens du régiment Grumbkow. Ils ne parviennent cependant pas à secouer les prussiens (et donc ne déroutent pas la division Oxenstierna ce qui aurait fait perdre Ramilies aux alliés) en revanche, les prussiens enlèvent le dernier point de vie des dragons et la division Egmont est donc en déroute.
Les écossais chassent la cavalerie française et Mac Cartney se prépare une marche victorieuse vers Taviers.
les français se préparent à une dernière offensive générale
Nous sommes au tour 6 et les alliés ont déjà détruit 5 brigades ennemies sur 12. Il en faut 7 pour une victoire totale. Les français ont détruit deux brigades alliées (Spaar et Holstein). Les alliés ayant joué, les français tentent le tout pour le tout. Les brigades Surville et Birkenfeld tentent un assaut massif contre la brigade Meredith située de l'autre côté de la rivière. Je suis confiant car il leur faut trois mouvements, et à mon avis cette offensive arrive trop tard. Pourtant, si Surville échoue effectivement à faire passer les troupes d'élite, les deux bataillons du régiment du roi de la division Birkenfeld engagent Ingoldsby et Farrington. Une cavalerie de la brigade Chimay lance également une charge mais elle est décimée par le tir d'opportunité du canon et le tir de contre-charge des danois et doit replier en désordre.
Dans le même temps, D'Artagnan investit le village et hisse le drapeau français sur ce joli feu de joie.
Lors de la phase de tir les gardes suisses et françaises font pleuvoir la mort sur les danois de Sjaelandske et les déroutent. En mêlée les français emportés par leur élan piétinent totalement les british renversant en une seule charge la division Meredith. Ils ont cependant payé cher leur victoire puisqu'entre le mortel tir de contre-charge et les pertes en mêlée, les deux bataillons finissent secoués ce qui déroute leur division également. Opération blanche donc.
la brigade Meredith en déroute
Avec 6 brigades contre 3, on lance le dé pour savoir s'il y aura un septième tour. Et ce fut le cas !
Les alliés commençant j'envoie tout ce que j'ai à l'attaque....Euh en fait pas grand chose, juste la division Orkney à gauche que je mets à portée courte de Grimaldi et D'Antin dans l'espoir de détruire l'une des deux. Finalement sous le feu des gardes anglais c'est d'Antin qui déroute et nous remportons la victoire au nom de la Grande Alliance !
Les troupes d'Orkney portent l'estocade
Victoire Totale des Alliés (7-3)
Pour info :
Brigades Alliées détruites : Spaar, Holstein, Meredith
Brigades Françaises détruites : Villeroi(fils), D'Antin, Birkenfeld, Lede, Guiscard, Rohan-Chabot, Egmont
Village capturé par les français : Foulx
Village capturé par les alliés : Ramilies
Un grand merci aux participants pour cette excellente première !!!